Comment se forme une tourbière ?
Une tourbière est un écosystème qui édifie de la tourbe, c’est-à-dire de la matière organique morte incomplètement décomposée. Ce processus de décomposition incomplète, l’humification, peut s’exercer avec une intensité variable (tourbe faiblement à fortement humifiée).
Il existe différents types de tourbières que nous ne détaillerons pas ici. Toutes remplissent 2 conditions :
conditions nécessaires |
situations favorables |
- un bilan d’eau excédentaire : la quantité d’eau qui alimente la tourbière est supérieure ou égale à la quantité d’eau perdue par la tourbière |
- précipitations annuelles (ET/OU eau de source ou de ruissellement) >> évaporation potentielle annuelle (sans déficit saisonnier important) |
- un bilan de la matière organique excédentaire : la matière organique est produite et s’accumule plus vite qu’elle ne se décompose |
- températures fraîches |
Carte de répartition en Europe.
L’exemple de la formation des tourbières hautes à sphaignes, les plus communes dans les Hautes-Fagnes et largement présentes dans le monde, est illustré ci-dessous.
Les sphaignes sont des mousses très particulières, constituées de deux types de cellules : de petites cellules vertes (chlorophylliennes) et de grandes cellules mortes servant de réservoir d’eau.
Lorsqu’elles s’installent en un endroit favorable (humide à aquatique, acide), elles forment des tapis denses. Les brins de sphaignes croissent continuellement vers le haut, tandis que leur partie inférieure meurt. Ces sphaignes mortes, ainsi que d’autres végétaux qui poussent à la surface des tourbières, se retrouvent progressivement enfouis sous les sphaignes vivantes, et sont partiellement décomposés pour former de la tourbe.
On peut trouver dans la tourbe des restes de tout ce qui a été jadis présent à la surface de la tourbière : des graines, des tissus végétaux, des morceaux de bois, des spores, des pollens, des fragments d’insectes ou d’araignées, des cendres et des poussières volcaniques…
La décomposition des matières organiques reste incomplète, parce que la tourbière est en permanence saturée en eau (la nappe se trouve à quelques cm sous la surface), et que les sphaignes renforcent l’acidité du milieu.