 
       
      Projet 
        Eureau@ctions Coordination pour l'Allemagne  
        Compte-rendu de la visite de 
        la 
        Werner-von-Siemens-Schule  
        à Wetzlar le 18.9.2000 
        (Christian Alix DIPF) 
      
        
      
      Je me suis rendu le 18 septembre 
        à Wetzlar pour faire connaissance de l'établissement, des élèves et rendre 
        une visite officielle au chef d'établissement. La Werner-von-Siemens-Schule 
        est un berufliches Gymnasium, c'est-à-dire un établissement qui prépare 
        les élèves à un baccalauréat professionnel (en français technique/technologique). 
         
        C'est un établissement de construction récente (10 ans), moderne dans 
        son architecture et bien équipé. Dans l'entretien que j'ai eu avec le 
        chef d'établissement, celui-ci a insisté - sur l'importance des contacts 
        avec des établissements avec d'autres pays - sur la nécessité d'enseigner 
        des langues étrangères autres que l'anglais - de faire reconnaître ce 
        type de filière de niveau largement égal au baccalauréat général. En effet 
        le diplôme décerné permet l'accès à l'Université au même titre qu'un baccalauréat 
        général tout en transmettant une formation de spécialité.  
      Dans cet établissement il existe 
        pour ce type de scolarité 3 filières :  
           
        l'informatique,  
           
        l'électromécanique  
           
        la construction mécanique.  
       La première, à laquelle appartiennent 
        les élèves participant au projet Eureau@ctions, est numériquement la plus 
        importante (40 élèves) contre 16 et 10 pour les deux autres. Le 
        groupe d'élèves participant au projet regroupe 5 élèves (ils étaient 
        12 au départ). Il s'agit d'une Arbeitsgemeinschaft 
        (AG), c'est-à-dire d'un enseignement facultatif qui a lieu en dehors et 
        après les cours. Ce fait détermine tout à la fois les conditions de travail 
        et la motivation des élèves. La plupart d'entre eux viennent de loin et 
        c'est donc leur demander un effort supplémentaire que de rester plus longtemps 
        spécialement pour participer à une activité supplémentaire, non obligatoire. 
        Il convient de souligner que cette filière qui cumule disciplines générales 
        et disciplines techniques impose des horaires très chargés, plus lourds 
        que ceux des établissements ordinaires. Comme j'ai pu le constater moi-même 
        et en confirmation de ce que m'avait déjà dit leur professeur, M.Domevscek, 
        ces facteurs jouent un rôle déterminant dans la traduction du projet et 
        dans sa faisabilité. On ne saurait en effet imposer quoi que ce soit à 
        des élèves qui acceptent de leur propre chef de participer à un tel projet. 
        Cela explique pour une part l'effritement du groupe car les élèves dans 
        de telles conditions seront évidemment enclins à lâcher du lest si la 
        pression du travail se fait trop grande, ce qui est le cas à l'approche 
        du bac.  
        D'autre part, cela amène l'enseignant à négocier le projet de telle façon 
        que les élèves y adhèrent et s'y retrouvent.  
      Le cours a lieu deux heures, 
        de 14 à 15 h 30 tous les lundis. J'ai pu m'entretenir longuement avec 
        3 élèves, les deux autres participant actuellement à un échange avec l'établissement 
        tchèque jumelé avec le leur. Ils m'ont fait très bonne impression, de 
        par la maturité de leurs propos et leur autonomie dans le travail. Ils 
        m'ont décrit dans le détail leur travail actuel et ont répondu à mes questions 
        avec intérêt et pertinence. Ils ont choisi deux lieux pour procéder aux 
        analyses de l'eau. Il s'agit de deux cours d'eau qui se trouvent à une 
        relative proximité de leur établissement et, pour certains, de leur lieu 
        de résidence et qui se jettent ensuite dans la rivière qui coule à Wetzlar, 
        la Lahn. Ceci devrait permettre d'obtenir des données qu'ils pourront 
        ensuite comparer entre elles. Ils ont procéder jusqu'à maintenant aux 
        premiers relevés et ont discuté lors de ma visite de l'analyse biologique 
        (présence d'animaux dans le cours des rivières).  
        Dans la mesure où c'est l'enseignant de chimie qui est responsable de 
        ce cours, les élèves assument de façon très autonome certains aspects 
        (biologiques par exemple), l'enseignant se contentant de fournir les éléments 
        de base du travail, laissant aux élèves le soin de s'organiser. Étant 
        donné le peu de temps disponible, c'est la seule façon de procéder pour 
        obtenir les données souhaitées dans le cadre d'Aquakit. Il me paraît toutefois 
        important de souligner que l'enseignant a la chance de pouvoir se reposer 
        sur des élèves qui font preuve d'une étonnante autonomie à mes yeux. Les 
        données devraient pouvoir être recueillies et transmises d'ici la mi-octobre. 
         
        
      Une partie importante de notre 
        conversation a porté : 
        1. Sur la question de l'utilisation du français comme langue de communication 
         
        2. Sur les possibilités d'encourager les élèves à prendre contact entre 
        eux et non pas seulement de recueillir des données transmises ensuite 
        sans qu'il puisse y avoir de suite  
        3. Sur les formes qui pourraient y mener  
      1. Les élèves de ce type d'établissement 
        n'ont besoin que d'une seule langue étrangère jusqu'à la fin de leur scolarité. 
        Celle-ci est en règle général l'anglais. Même si, comme c'est la cas ici, 
        les élèves doivent continuer à faire une autre langue, le français par 
        exemple, qui n'est toutefois pas notée. Ils sont donc faiblement motivés 
        et, surtout, l'enseignement de français qu'il reçoive ne semble pas se 
        rattacher spécialement au projet en essayant de faire de celui-ci un lieu 
        d'utilisation immédiat de ce qu'ils apprennent et de ce qu'ils savent. 
        C'est tout du moins l'impression que j'ai eue (et qui reste à vérifier). 
        Le français est pour eux un obstacle et la façon dont il est enseigné 
        et dont ils le perçoivent ne leur fournit pas une autre image de cette 
        langue qui reste d'abord une matière.  
        2. Ils sont toutefois tout à fait au courant des ressources de l'informatique 
        et des possibilités d'Internet (ils disposent d'ordinateurs chez eux) 
        et me semblent tout à fait prêts et capables de s'impliquer dans une communication 
        entre élèves et entre groupes. Il me semble urgent et indispensable de 
        les encourager et de les soutenir dans ce sens en leur fournissant éventuellement 
        l'aide techniuqe et linguistique nécessaire. 
        3. Je leur ai soumis un certain nombre de propositions et d'idées dans 
        ce sens : différents façons de se présenter, utilisation de différents 
        supports (image + texte+éléments non ou paralinguistiques) en utilisant 
        les possibilités d'Internet et du courrier électronique. 
       Je pense qu'il faudrait introduire 
        dans le travail de recherche sur l'eau et parallèlement à celui-ci - des 
        éléments de socialité : organiser des échanges de courrier électronique 
        visant à enclencher une interaction directe entre les élèves et ne portant 
        pas exclusivement sur le thème de travail  
        - proposer des formes de travail qui impulsent de telles interactions 
        en impliquant les élèves et leur fournissant la possibilité de s'exprimer 
         
        - introduire par exemple des éléments de dramatisation, de fiction qui 
        entraînent les élèves à s'exprimer et qui crée un besoin et une possibilité 
        de s'exprimer.  
      Un exemple : il serait tout 
        à fait possible de placer le travail de recherche dans le cadre d'une 
        histoire : un personnage fictif censé représenter tel groupe se met au 
        travail. Tout ce qui est dit et fait passe par ce personnage qui devient 
        un personnage fétiche représentant le groupe X. La conférence (la discussion) 
        consiste à réunir tous les personnages inventés qui se mettent à débattre 
        entre eux.  
        On peut compter sur l'inventivité des élèves pour trouver des personnages 
        dont la rencontre sera haute en couleur ! Autre travail possible : tenir 
        un journal de recherche où on montre sous une forme ou une autre la réalité 
        du travail (et sa difficulté dès lors qu'il s'agit d'un travail à l'air 
        libre) en amont de la cueillette des données.  
      Toutes ces propositions et ces 
        réflexions vont dans le sens d'une contextualisation sociale de ce travail 
        qui, à mes yeux, est le terreau nécessaire pour aboutir à une participation 
        active des élèves et à un véritable échange sur leurs travaux. Sinon, 
        j'y vois le risque d'un déploiement technique important pour une interaction 
        sans participation réelle. 
       Les élèves de la Werner-vons-Siemens-Schule 
        ont réagi de façon positive à mes propositions et me tiendront au courant 
        de leurs tentatives dans ce sens.  
        
        
      
      
          Université 
        de Liège  
      
        
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