COLLEGE SAINT-ROCH (Ferrières)

SEQUENCES DE LECONS

TRAVAIL INTERDISCIPLINAIRE
SUR L'ETHIQUE DES SCIENCES
OBJECTIFS : Faire réfléchir des élèves de l’enseignement secondaire général

• de façon critique
• sur le problème de l’éthique des sciences en général
• à partir d’un fait particulier
• dans une perspective philosophique

ACTEURS

• un professeur de latin ,deux professeurs de sciences, un professeur de religion, un invité du monde politique
• des élèves de 5^ème et 6^èmeannée (option latin )

SEQUENCE DES LECONS

a. Etude de la philosophie épicurienne au cours de latin : "  A partir de l’observation physique du monde et en passant par une réflexion logique, comment peut-on arriver à un meilleur comportement éthique de l’homme dans le monde ? "

b. Etude des techniques de clonage au cours de biologie de 6^ème (génétique, hérédité ).Réflexion sur les conséquences éthiques de telles pratiques scientifiques.

c. Ensuite, durant deux périodes successives, tous les acteurs sont rassemblés pour un débat dont le thème général est le suivant :

Des sciences à la philosophie
Le clonage, un nouveau défi pour l’humanité

Méthode

Informés du thème du débat aux cours de sciences et de latin, les élèves furent invités à mettre par écrit les questions qu’ils se posaient sur ce sujet .

Les professeurs n’ont pas modifié les questions des élèves mais les ont regroupées suivant la structure ci-dessous :

Structure du débat

• 1. Clonage des animaux/clonage de l’homme :1 ou 2 questions éthiques ?
  • L’éthique concerne l’homme et s’arrête à l’homme "(Alain Pompidou, député européen).Est-ce vrai ?
  • L’homme a-t-il le droit de modifier et d’exploiter les animaux et le reste du monde à sa guise ? Ne risque-t-on pas un déséquilibre dans l’évolution de notre monde ?

• 2. Société clonée, société sans défauts
  • Qu’est-ce qu’un clone ? Un objet ?(cfr les clones comme banques d’organes ")
  • Le clonage sous des formes diverses n’ est - il pas un vieux rêve de l’homme pour organiser une cité " idéale " plus facile à diriger ? (cfr le mythe de la race aryenne du nazisme)

• 3. Les pouvoirs politiques
  • Est-il possible de légiférer efficacement sur de tels problèmes éthiques (p.ex. interdire le clonage humain) 
  • Est-il possible de faire respecter une loi qui interdirait de telles pratiques ?
  • Le parlement européen s’est déclaré contre le clonage humain . Qu’en pense-t-on au sein du parlement belge ?
  • Le citoyen peut-il intervenir(par un référendum p.ex.) dans ce genre de débats ?

• 4. L ’Eglise
  • On constate des différences de position entre les pouvoirs politiques et religieux dans toute une série de domaines tels que la fécondation in vitro, avortement etc.
    Comment le politique voit-il le rôle des Eglises dans ces débats ?

• 5. L’éthique mise en échec (par les financiers)
  • Un politicien a dit récemment : " Le clonage humain aura lieu de toute façon parce que la recherche n’a jamais été empêchée ni par une loi ,ni par l’ Eglise (cfr Galilée) ".Comment interpréter cette phrase ?
  • Peut-on admettre que la recherche soit financée actuellement, pour une grande part, par le secteur privé ?

• 6. Autres questions
  • N’est-ce pas une erreur de certains membres du monde politique de ne plus exercer leur rôle moral au niveau de notre société ?de ne plus affirmer de valeurs au-dessus des toute autre considération (en particulier au-dessus des considérations économiques) ?
  • Est-il normal que les étudiants en sciences n’aient pas plus de cours de philosophie morale ?
  • Les scientifiques sont-ils capables d’assumer la découverte du clonage à long terme ?
  • Quelles sont leurs responsabilités face au clonage ?
  • Quel(s) but(s) poursuivait-on vraiment au cours de ces recherches sur le clonage (recherches qui ont forcément été financées par quelqu’un) ?
  • Comment faire primer le moral sur les intérêts économiques énormes des grandes puissances ?
  • Si une personne est volontaire pour être clonée, pourquoi l’en empêcherait-on ?
  • Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que le clonage est un mal pour l’espèce humaine ?
  • Quel intérêt idéologique y a-t-il d’avoir un monde sans différences ?
  • Si la nature nous a tous faits différents, pourquoi vouloir forcer la nature et changer cette loi ?