Centre Interfacultaire de Formation des Enseignants, Université de Liège
Marie-Noëlle HINDRYCKX - Docteur en Sciences Biologiques, chargée de cours à l'ULg,
Didactique de la Biologie AESS

Rapport d'évaluation du projet par rapport aux objectifs annoncés du projet - Mai 2006

En parcourant le site, on se rend compte que certains des objectifs annoncés sont bien pris en compte et en voie d’être atteints (sensibilisation des jeunes aux changements climatiques et au développement durable tout en les familiarisant avec la démarche scientifique; véritable coopération entre la recherche - le chercheur - et l’école).

En ce qui concerne le laboratoire virtuel, « qui permet une interaction entre tous les participants : élèves, enseignants, chercheurs, explorateurs… », on sent bien la présence des élèves, des enseignants et de quelques chercheurs (L. Leclercq et H. Bossert). Par contre, les explorateurs ou chercheurs en mission (aux pôles, par exemple) sont absents.

De même l’interaction à distance n’est pas, à mon avis, encore assez facilitée. Pourquoi ne pas prévoir une carte postale virtuelle à envoyer à un explorateur en mission ? Les jeunes pourraient poser leurs questions ou soutenir l’action des chercheurs en visualisant peut-être mieux leur rôle, les difficultés qu’ils rencontrent, la réalité du terrain.

Le forum est pratique et efficace, mais ne contextualise pas la discussion ou le débat. Rendre cette interaction plus ludique inciterait peut-être davantage les jeunes à y prendre part, même en dehors du contexte scolaire. Par exemple, on pourrait mettre des photos des personnages, enseignants, chercheurs ou explorateurs avec une possibilité de leur poser une question d’un simple clic.

Grâce à la bande dessinée et ses différentes présentations, l’élève doit pouvoir effectivement appréhender le concept de développement durable dans une approche systémique, du local au global et inversement. Fera-t-il toujours bien le lien avec son comportement à lui, dans son pays, sa maison, sa classe ? Peut-être proposer des exemples concrets d’activités d’école, de famille… (des informations du type de celles qui étaient proposées dans le livret « un jour, un geste pour ma planète », Ed. Luc Pire). Dans le dossier le l’élève, il y a des activités qui permettent aux enfants de bien appréhender les dimensions du développement durable, mais cela ne leur indique pas encore en quoi ils ont un ROLE à jouer dans cette « pièce ». Par exemple, l’enquête sur la provenance des bois de construction chez nous ne les concerne pas directement. Les fruits et légumes, un peu plus, même si ce n’est certainement pas eux qui font les courses…

Les jeunes ont effectivement un endroit pour exprimer leurs questions (dans la BD interactive) et les outils indiqués sont très intéressants (peut-être un peu trop exhaustifs, difficile de faire le tri en tant qu’enseignant, pressé par le temps pour construire sa leçon).

Les contenus et concepts, les différents rôles des intervenants sont bien présents sur le site, accessibles aux élèves. De même, la formation des enseignants a été prise en compte dès le début du projet, ce qui est certainement un gage d’implication des partenaires des écoles. Les conférences et activités proposées sont variées et bien adaptées au public visé. Comme ces informations sont aussi présentées sur le site, cela permet à ceux qui y ont participé de se rafraîchir la mémoire ou de retrouver des informations si nécessaires et à ceux qui n’ont pu participer, de se tenir au courant.

Prévoir un espace d’évaluation des activités vécues par les différents partenaires est intéressant. Il y a cependant une certaine disproportion entre les activités décrites par l’école Ste Véronique et les autres expériences (Bucarest, uniquement photos ; Athènes, petit texte et photos). Le terme « évaluation » est peut-être non approprié. « Témoignages » ou « expériences vécues » ou « testé pour vous » serait peut-être plus adapté.

A propos du laboratoire virtuel :

La BD interactive est surprenante avec ses bruitages, mais c’est une bonne idée. Peut-on désactiver la bande son, si on le désire ? Les outils proposés sous les bulles (question ? informations…) sont intéressants.

Le planning des mises en action des planches est une très bonne idée. Cela va permettre à l’enseignant de s’orienter dans cette partie du site. L’intérêt de cette interactivité de la BD est surtout pour l’enseignant de pouvoir suivre tous les élèves en même temps pour les guider et les aider à rentrer dans cette BD. Les références qui sont accessibles sont également un atout important de cette version par rapport à l’autre. Le danger est de se perdre dans les sites proposés, très intéressants, mais « copieux ».

Plusieurs accès dans le site permettent de revenir à cet outil, ce qui témoigne d’une bonne construction du site.

La médiathèque est indispensable pour l’enseignant qui veut parfaire ses connaissances ou celles de ses élèves. Même danger de se perdre en entrant dans un site annexe. Il faudra ajouter encore quelques références, hors partenaires directement impliqués dans le projet.

La recherche scientifique, terrain et laboratoire est en construction, mais reprend déjà des éléments intéressants. Attention à remettre à jour le document de L. Leclercq qui annonce une clé de détermination de pollens qui existe déjà sur le site… ; un « pas » à la place d’un « par » ; « (non calibrés BP) » à expliquer.

La clé de détermination des pollens est aussi en construction. Elle nécessitera encore une introduction à son utilisation contextualisée. Par exemple, indiquer des précautions d’usage pour la « lecture » de lames palynologiques (quel grossissement ? Comment les observer ? A quoi faut-il faire attention ?…) ; ajouter une photo de lame réelle, un synoptique de pollens rencontrés ; des termes techniques de base utilisés (pores, tétrade…).

La clé en elle-même fonctionne correctement. Il manque un « l » à Corylus sur la planche de détermination (en bleu). Certaines photos ne sont pas de très bonne qualité (Ulmus, salix, par exemple). On aurait envie de voir une photo du pollen au microscope électronique pour chaque pollen rencontré (comme les chénopodiacées). Cela permet de bien visualiser les détails importants à repérer en microscopie optique. Il faudrait ajouter une sorte d’échelle de taille pour chaque pollen.

Les flèches et schémas qui illustrent les différents pollens sont vraiment très utiles pour attirer l’attention sur des détails.

Il faudrait garder à l’idée de réaliser une planche synoptique représentant les différents pollens à imprimer, cela faciliterait l’identification dans un second temps.

Il y a de belles fiches palynologiques dans les documents proposés en annexe (académies de Amiens, Nantes et Poitiers)

Station météorologique : rien à signaler de particulier.

Simulations

Pour l’instant, les travaux proposés sont encore trop flous pour pouvoir se prononcer, mais tout cela à l’air bien engageant.

Scénarios d’activités

Une autre façon de permettre à l’enseignant de rentrer dans les principaux produits présentés sur ce site (BD et approche scientifique des tourbières).

En ce qui concerne le site et sa présentation

Je trouve le design du site très réussi. Il est néanmoins fonctionnel et très structuré, ce qui permet une « orientation » facile pour le visiteur. Les « fenêtres» sont conviviales, tant pour les enseignants que pour les jeunes.

On a cependant une impression de redondance de certaines informations qui apparaissent à plusieurs endroits, parfois peu différenciées.

L’accès aux outils et données est aisé et rapide, les liens proposés sont intéressants tout en pouvant être encore étoffés.

En conclusion, je pense que le projet est sur de bonnes voies. J’apprécie la transparence des activités, tant au niveau de l’équipe que des partenaires. La « vie » du projet est bien perceptible.

Ce projet s’avère déjà très intéressant et utile, malgré son jeune âge…

Bon courage pour la suite du travail !

HINDRYCKX Marie-Noëlle
Chargée de cours Université de Liège
Didactique des Sciences biologiques