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21 avril 2004 - Liège

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ordre du jour

mercredi 21 avril

10h00
Accueil des participants dans les locaux d’INFOREF.
10h15
Développement du projet vers notre nouveau partenaire en Pologne.
Pistes pour l’utilisation d’alfonic dans le cadre de l’apprentissage initial du français langue étrangère destiné à des élèves polonais âgés de 12 à 14 ans.
Présentation de quelques exercices multimédias (version expérimentale) pouvant servir d’introduction à ce nouveau cours, sous une forme interactive, attractive et ludique.
11h30
Préparation du prochain Comité de pilotage (Liège, 5 et 6 mai).
Evaluation et dissémination du projet.
Aspects administratifs et financiers.
12h00
Repas
14h00
Réunion de travail avec les enseignants : discussion sur les applications pratiques d’alfonic en classe, avec différents publics cibles, partage d’expériences avec les enseignants français, questions /réponses…).
Présentation des nouveaux exercices multimédias réalisés à partir des scénarios proposés par les partenaires et les enseignants impliqués dans le projet.
Suggestions d’activités pour le prochain Comité de pilotage (Liège, 5 et 6 mai).
17h00
Clôture de la réunion

lieu de réunion

INFOREF
rue Edouard Wacken, 1B - 4000 LIEGE (BE)
tél. : +32/4/221 04 65 fax : +32/4/237 09 97 E-mail : inforef@skynet.be
Site web : http://www.inforef.be

 

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     Liste des participants
     Nouveau développement du projet :
       intégration d’une école polonaise au sein du partenariat

     Réunion de travail avec les enseignants
     Comment débuter avec alfonic ? (Liliane Witkowski)
     Développer des jeux multimédias à partir d’alfonic


Liste des participants
Christine CLOES (Inforef), Zlata SELAK (Inforef), Benoît WAGELMANS (Inforef), Régine SMAL (Inforef), Roger LESAGE (AEDE), François-Xavier NEVE (Université de Liège), Jeanne MARTINET (Raphaël), Liliane WITKOWSKI (Raphaël), Véronique BOUHY (CRE), Sonia LIMBORT (Ecole Professionnelle de Namur), Valérie LIENART (Ecole Professionnelle de Froidmont), Alain BRAIBANT (RTBF).

Nouveau développement du projet :
intégration d’une école polonaise au sein du partenariat

Notre partenaire luxembourgeois ayant décidé de se retirer du projet en raison d’une restructuration de son personnel, nous avons proposé le partenariat à une école polonaise (ZESPÓL SZKÓL W PRZECLAWIU) qui entretient déjà des relations de coopération avec INFOREF et l ‘AEDE. Roger LESAGE et Alain BRAIBANT sont allés en Pologne le mois dernier. Ils ont rencontré le Directeur et l’équipe éducative de cette toute jeune école, créée il y a deux ans, qui ont manifesté un grand enthousiasme pour le projet. A l’heure actuelle, cette école ne propose pas de cours de français, mais elle envisage de le mettre en place pour la prochaine rentrée scolaire et d’utiliser alfonic, à condition de bénéficier d’une formation préalable.
Alain BRAIBANT, journaliste à la RTBF, ayant enseigné l’allemand et l’italien, serait disposé à assister pendant quelques semaines le professeur de français qui donnera le cours en Pologne pour l’aider à mettre en place l’utilisation d’alfonic.
Cette perspective est particulièrement intéressante parce qu’elle permettrait d’expérimenter alfonic dans le cadre d’un apprentissage initial du français langue étrangère.
Les jeunes polonais concernés (âgés de 12 à 14 ans) n’ayant jamais appris le français commenceraient donc à le pratiquer uniquement avec l’aide d’alfonic avant de découvrir les spécificités orthographiques du français. Des expériences similaires ont été menées autrefois par André MARTINET et par Henriette WALTER pour apprendre l’anglais à de jeunes francophones, avec d’excellents résultats.
Lorsque la Commission européenne aura marqué son accord pour l’intégration de ce nouveau partenaire (vraisemblablement début mai), les budgets seront disponibles pour permettre les déplacements de l’enseignant polonais et commencer à préparer avec lui le cours qu’il proposera aux enfants dès la rentrée scolaire.

La matinée du 21 avril a permis à Alain BRAIBANT de faire connaissance avec Jeanne MARTINET et Liliane WITKOWSKI qui lui ont fait part de leur expérience d’alfonic et lui ont suggéré des pistes pour enseigner le français aux jeunes polonais.
Liliane a expliqué qu’elle utilisait toujours la même stratégie pour apprendre les sons du français :

  • faire découvrir le son à partir d’une comptine
  • repérer le son dans les prénoms des enfants, en associant chaque son à un référent unique qui servira constamment de point de repère (par exemple le prénom d’un élève de la classe, ou le nom d’un animal)
  • repérer le son à différents endroits dans le mot (en début, milieu ou finale du mot)
  • développer une graphie rigoureuse des mots en alfonic.

Une question préoccupe particulièrement Alain BRAIBANT : vaut-il mieux proposer tout de suite alfonic aux jeunes polonais ou commencer par des méthodes plus traditionnelles, et peut-on au début de l’apprentissage faire totalement abstraction de l’orthographe ?
Tout comme l’avait fait Henriette WALTER lors d’un entretien téléphonique, Jeanne MARTINET et Liliane WITKOWSKI ont conseillé d’utiliser seulement alfonic pendant les premiers mois de l’apprentissage et d’aborder plus tard les difficultés de l’orthographe, lorsque la pratique orale du français et sa transcription en alfonic seront déjà bien installées

Réunion de travail avec les enseignants
L’après-midi du 21 avril a été consacrée à un échange plus approfondi avec les enseignants qui ont découvert alfonic lors du séminaire organisé à Liège les 16 et 17 janvier 2004 et qui ont depuis lors pris connaissance des documents de référence (Vers l’écrit avec alfonic, Dictionnaire alfonic, Liaison alfonic).
Chacun a pu expliquer au groupe les spécificités de ses élèves, les questions qu’il se pose quant à l’introduction d’alfonic dans ses cours : quand et comment l’utiliser ? avec quels élèves ? implication des autres enseignants de l’école et de la direction ?
Il n’y a pas de moment idéal ni de public idéal pour utiliser cet outil : alfonic peut aider tous les élèves et on peut l’introduire à tout moment dans l’apprentissage, mais plus on l’utilisera tôt (avec des enfants de trois ans par exemple), plus les progrès seront rapides.
Il ne faut pas avoir peur d’oublier un peu l’orthographe dans les premiers temps de l’apprentissage, car une bonne fixation du langage oral permettra de progresser plus rapidement par la suite.
Il ne faut pas non plus craindre de perturber les enfants en voulant leur apprendre un nouveau « code » pour écrire le français : tout d’abord parce qu’alfonic n’est pas un code mais bien un outil (souple, sans contrainte ni sanction), et ensuite parce qu’il est très proche de l’orthographe. Il n’est d’ailleurs pas rare que les élèves auxquels on demande d’imaginer un système de notation des sons (alors qu’ils ne connaissent pas alfonic) fassent tout naturellement les mêmes choix, simples et pratiques.

Comment débuter avec alfonic ? (Liliane Witkowski)
Alfonic est présenté comme un outil de remédiation aux difficultés de l'apprentissage de la langue française mais c'est aussi un outil pour mieux appréhender la langue française, présentant un intérêt à tous les niveaux d'apprentissage, pour les élèves en difficulté mais aussi pour les autres: ce qui est bon pour un élève en difficulté est excellent pour celui qui l'est moins.
Enseignante en école maternelle et depuis 4 ans en école primaire au cycle des apprentissages fondamentaux, Liliane Witkowski a pu mesurer à quel point la prise de conscience phonologique est indispensable à l'enseignement du français. La pratique orale, dans tous les domaines disciplinaires, est préalable à toute activité écrite. L'élève est sensible à la communication orale: s'exprimer, communiquer avec d'autres, permet d'élargir sa connaissance, la découverte du monde. Il y a toujours inter-action entre l'oral et l'écrit.
La pratique pédagogique d'alfonic se propose d'aider l'enfant à mieux communiquer et doit s'appuyer sur l'analyse linguistique de la langue.
Combien de plumes s'astreignent à une production écrite brève pour produire une phrase bien orthographiée ?
"Dis, maîtresse, tu comptes l'orthographe?" demandent les élèves avant une production. Les élèves les plus à l'aise vont, par souci d'économie, produire un texte où la correction ne demandera pas trop de travail, car ils savent gérer leur temps. Alfonic permet de se dégager des contraintes orthographiques, d'intégrer un vocabulaire riche, des phrases complexes et d'émettre un écrit à la hauteur de la pensée de l'auteur.

Alfonic est un système qui permet d'écrire les sons de la langue française et à chaque son correspond un signe écrit non ambigu. Mais comment débuter alfonic?
Dans une lecture, les élèves ont rencontré " un croc-en-jambe". Le lendemain, le mot "croc"- les crocs du tigre- a été lu par un très bon élève [croc] .
Les élèves ayant pris l'habitude de consulter le dictionnaire, se sont étonnés de voir une transcription à côté du mot : la transcription en A.P.I. (Alphabet Phonétique International). L'explication leur en a été donnée. On peut aisément expliquer que, dans le dictionnaire, il existe une transcription avec des signes pour l'oral et on peut alors leur proposer alfonic qui peut être employé avec l'ordinateur. Celui-ci tient compte des sonorités de la langue française.

Pour s'approprier l'alphabet alfonic, on s'appuie sur les prénoms, qui ont une connotation affective.

Chaque son sera présenté de façon identique afin que chacun puisse se repérer dans le temps et l'espace. Les apprenants en difficulté se refusent parfois de rechercher des indices et des références qu'ils peuvent avoir sous les yeux (ils pensent qu'ils trichent). L'étude complète dure 5 mois.

Les apprentissages nécessitent rigueur, constance et patience. Il est nécessaire d'étudier tous les sons car les perceptions varient d'un élève à l'autre, il faut s'assurer de leur appropriation au niveau individuel. Il n'y a pas de progression imposée, le groupe définira ses difficultés. On sait que les voyelles sont plus perceptibles en début d'apprentissage et le son mieux perçu en début de mot.
La production sonore sera exagérée pour le son étudié: le professeur exigera une articulation correcte du son, tant de lui-même que de ses élèves.
La production de mots chargés de sens sera rapide, la transcription faite au tableau au fur et à mesure par le professeur et calligraphiée sur un support propre.
L'opposition sourde/ sonore sera étudiée à chaque fois que la difficulté se présentera, ne pas anticiper sur les apprenants.
Cette difficulté peut se présenter pour de "bons lecteurs" lors de la rencontre d'un mot peu usité dans le langage courant.
Une élève rencontre le mot "ovation" qu'elle lit [ofasyö]. Il faut saisir cette occasion, même chez de très bons lecteurs.

Pour des productions individuelles, il est nécessaire de partir de situations vécues au sein de la classe, dans une démarche d'interdisciplinarité pour enrichir le champ lexical.

Pour favoriser la communication orale entre les adolescents, pourquoi ne pas travailler avec une école d'arts appliqués. En travaillant sur la couleur, les élèves habiteront leurs vêtements. A l'aide de vêtements récupérés, ils s'aident et se conseillent sans réticences; des photographies pérennisent l'événement. Ensuite, on procède à un brain-storming pour l'enrichissement du langage.

Des élèves du lycée peuvent aussi travailler avec des élèves de l'école primaire sur des albums.
L'école des loisirs offre des titres qui sont exploitables à différents niveaux.
Ex: le chien bleu de Nadja.
Un feuillet avec une "traduction" en alfonic peut être inséré dans l'album.
Il est possible aussi d'établir une petite revue de presse quotidienne à partir de L'ACTU (Playbacpresse ) .

Pour l'étude d'un son à proprement parler, il faut l'extraire et le rechercher dans les prénoms. D'ailleurs, un prénom peut constituer un référentiel permanent pour le repérage, le son étant en situation initiale.
La position de ce son dans les prénoms sera recherchée. On cherchera des mots de l'environnement immédiat.
Une banque de mots sera constituée avec les participants : noms communs, de personnes, adjectifs, verbes, mots invariables...
A partir de ces listes, les élèves chercheront à deux ou par groupes des jeux :
devinettes, rimes, phrases à compléter, des anagrammes, la lettre envolée, composer des mots avec des lettres connues, imposer 2 phonèmes et intercaler une voyelle....

Développer des jeux multimédias à partir d’alfonic
A partir des nombreux écrits dont nous disposons sur la pratique d’alfonic et à partir également des scénarios proposés par les enseignants qui participent au projet, l’équipe technique d’INFOREF a préparé des exemples de jeux informatisés combinant l’oral et l’écrit, le recours aux images fixes ou animées, dans le but de conduire progressivement l’apprenant vers l’identification des phonèmes et leur transcription en alfonic puis en orthographe, dans un contexte toujours porteur de sens.
Après quelques corrections, ces jeux seront mis à la disposition des participants sur le site web du projet, afin qu’ils puissent être testés et servir de point de départ à la construction d’autres jeux.
Sur la base des scénarios qui seront proposés par les participants, en fonction de leurs publics et de leurs besoins spécifiques, INFOREF construira de nouveaux jeux qui seront soumis aux enseignants pour vérification puis publiés sur le site web.
Ainsi se construira petit à petit un ensemble de jeux que notre groupe de travail aura pour mission d’organiser par niveaux et selon un apprentissage progressif.